Un article très original de Ty Kiisel en 2010 s’intitulait « Common Courtesy Conducive to Collaboration »
En effet, il peut paraître banal et simpliste, voire un peu rétrograde, de reconnaître la courtoisie la plus élémentaire comme un élément prépondérant dans l’établissement de bonnes relations de travail, et pourtant, combien de fois est-elle piétinée précisément dans le monde du travail ?
Pourquoi semble-t-il que la confrontation brutale l’emporte souvent sur la courtoisie dans les organisations actuelles ?
J’ai tendance à être d’accord avec Ralph Waldo Emerson quand il a écrit, « Il y a toujours une meilleure façon de faire toute chose, même s’il s’agit seulement faire bouillir un œuf. Les bonnes manières sont les façons heureuses de faire ces choses.«
Dans les organisations où une collaboration efficace est critique au succès du projet, la qualité de nos interactions avec nos pairs, nos supérieurs et nos subalternes est primordiale. Voici pourquoi une communication cordiale est si importante pour le succès du management de projet.
Un exemple historique avec Churchill et Chamberlain
En mai 1940, Neville Chamberlain a été démis de son poste de Premier Ministre de la Grande-Bretagne à cause de son incapacité à répondre à la menace de guerre de l’Allemagne. En tant que Premier Ministre nouvellement nommé, la première intervention de Winston Churchill devant le Parlement est celle où il prononça le fameux : « Je n’ai rien à offrir que du sang, un dur labeur, des larmes et de la sueur. »

Le point qui justifie de mentionner Winston Churchill n’est pas de discuter sa capacité à rassembler l’Angleterre pour repousser une invasion allemande potentielle. C’est de reconnaître sa bienveillance et sa générosité d’esprit envers un ancien rival lors de ce passage de témoin. Il aurait été facile de frapper fort et d’enfoncer Neville Chamberlain pour son inaction. Cependant, Churchill s’est vite rendu compte que le faire ne servirait en rien pour promouvoir la cause de la liberté. Cela n’aurait fait que ternir le nom de l’ancien Premier ministre et abaisser le sien en même temps.
Au lieu de cela, voici un petit extrait de ce que Churchill a dit plus tard : « C’est tombé sur Neville Chamberlain lors de l’une des crises suprêmes du monde que d’être contredit par les événements, d’être déçu dans ses espoirs et trompé et trahi par un mauvais homme. Mais qu’étaient ces espoirs pour lesquels il a été déçu ? Ils étaient parmi les instincts les plus nobles et bienveillants du cœur humain : l’amour de la paix. Quoi que l’histoire puisse dire ou pas de ces années épouvantables et incroyables, nous pouvons être sûrs que Neville Chamberlain a agi avec une parfaite sincérité selon ses convictions et est allé à l’extrême de ses capacités et de son autorité… pour sauver le monde de la lutte terrible et dévastatrice dans laquelle nous sommes maintenant engagés. »
Revenons à l’époque contemporaine
Nous travaillons dans un âge de messagerie instantanée, d’email et autres communications presque immédiates. Nous ne devrions pas laisser cette immédiateté du média nous autoriser à devenir durs et trop « faciles » dans notre manière d’approcher nos collaborateurs, même quand les problèmes surgissent et que des erreurs sont commises.
Même sur le lieu de travail actuel, il y a une place pour la courtoisie.
1. Prenez du temps pour rendre votre communication réfléchie et cordiale
Quand les délais sont courts et exigent des équipes projet d’en faire de plus en plus, prenez tout de même quelques secondes supplémentaires pour rédiger un email ou autre communication afin de considérer que votre message est destinée à une personne, à un humain comme vous. Commencez chaque email par une salutation, qui vous rappelle que vous écrivez à une vraie personne. Les 2 ou 3 secondes supplémentaires que cela demande que de s’adresser directement à la personne n’impactent pas négativement votre productivité, mais cela vous aide vraiment à favoriser une relation de travail productive et cordiale.
2. Prenez le temps d’être poli
Dans le monde imparfait du travail en mode projet, des décisions difficiles sont parfois prises. Mais cela ne signifie pas que nous devons jeter la politesse par la fenêtre. Même si ce qui avait l’habitude d’être considéré comme de la courtoisie élémentaire entre supérieurs, subalternes et collègues devient un peu « pittoresque » et considérée comme « inutile », il n’y a rien de mal à prendre en considération les sentiments de la personne qui doit être réprimandée, aussi stupide que vous pensiez qu’elle soit ou combien était grande l’erreur commise. Rester poli et faire preuve de compassion l’un envers l’autre est le moins que nous devrions être capables d’attendre de nos collègues « professionnels ». En faire à moins est improductif et immature.
3. Éliminez la « critique » de la « critique constructive »

On vous a peut-être appris très tôt dans votre carrière que la « critique » n’est jamais « constructive ». Je ne pense pas avoir travaillé dans une seule équipe de projet qui soit tout le temps d’accord. Le management de projet implique beaucoup de créativité dans la résolution de problèmes, ce qui signifie que l’on réussi rarement du premier coup. La stimulation d’un environnement créatif où les membres d’équipe résolvent avec créativité des problèmes et insistent sur l’excellence exige la collaboration, pas la critique. Quand les désaccords surgissent ou qu’un changement de direction est exigé, le « je n’aime pas cela » devrait être suivi de « voici pourquoi et voici une suggestion sur comment vous pourriez procéder. »
La communication efficace ne repose pas sur des tours de magie ni des astuces
Il est important de se rappeler que la communication efficace est personnelle. Il importe peu si c’est en face à face, via messagerie électronique, ou billet de blog, c’est toujours une personne qui interagit avec une autre personne.
Les outils de management de projet peuvent aider à faciliter la communication et la collaboration, mais le type de communication dépend seulement de vous.
L’auteur américain et le dramaturge Jean Kerr ont dit, « l’Homme est le seul animal qui apprend en étant hypocrite. Il feint d’être poli et ensuite, finalement, il devient poli. »