L’erreur a toute sa place dans la gestion de projets.
Elle est même le plus souvent inévitable et sa bonne gestion, en favorisant créativité et coopération, la condition sine qua none de la réussite des projets.

Qui, lors d’un point d’étape projet, n’a jamais craint de prendre la parole de peur de dire ce qu’il ne fallait pas et perdre ainsi tout crédit auprès de ses collègues ? Et bien c’est ce genre de réflexe que les chefs de projets doivent bannir de leur raisonnement. Pour eux, mais aussi pour tous les membres de leurs équipes. A contrario, ils doivent s’arranger pour que l’erreur et sa bonne gestion fassent partie intégrante des normes à prendre en compte dans le déroulement des projets.
Réhabiliter l’erreur
Le chef de projet doit faire accepter à ses équipiers que l’erreur, loin d’être une fatalité, peut au contraire faire émerger de nouvelles idées, devenir l’occasion de faire autrement et mieux, de s’adapter, d’apprendre… Et tout cela à chaque moment de la vie du projet !
Il est par exemple possible que l’estimation des délais d’un projet soit erronée. Dans ce cas, le chef de projet ne doit pas perdre de temps à rechercher le fautif, mais consacrer ce temps précieux à comprendre quel besoin n’a pas été nourri et à réfléchir à la façon de régler le problème. Ce cas est représentatif de l’une des principales règles des méthodes dites AGILE (projet évoluant dans un contexte imprévisible et changeant).

Permettre l’erreur est l’un des piliers des équipes apprenantes, des cycles itératifs (ou « sprints » en agilité), et des briefings quotidiens (les « daily scrums »). Le chef de projet a pour rôle de permettre aux membres de l‘équipe projet de discuter ensemble de leurs erreurs respectives en toute sécurité et bienveillance.

Comment favoriser l’acceptation du droit à l’erreur dans l’équipe ?
Pire encore que l’erreur elle-même, le manque de solidarité quand on y est confronté (tenter de la dissimuler, accuser ses collègues…) représente un frein non négligeable à la coopération. D’autant plus que les entreprises sont confrontées à des environnements toujours plus mouvants et imprévisibles, au sein desquels il n’est pas réaliste de penser que la réalisation d’un projet dans sa globalité va se faire sans couacs.
Si la promotion de l’adoption du droit à l’erreur dans l’organisation risque de prendre un peu de temps, les chefs de projet peuvent dès maintenant adopter 5 comportements clés qui augmenteront la coopération dans l’équipe :
- l’indulgence : pour soi-même et pour autrui et voir l’erreur comme outil d’amélioration.
- l’empathie : nécessité absolue de laisser à une autre personne le droit de se tromper.
- l’audace : se permettre et permettre aux autres d’énoncer une théorie malgré le risque d’erreur.
- la modestie : accepter que le chemin vers l’amélioration ne soit pas facile et semé d’échecs.
- voir plus loin : croire dans les individus et leur capacité à tirer des leçons de leurs erreurs pour leur permettre d’exploiter tout leur potentiel dans une ambiance épanouissante. Patience ! Ce processus peut prendre du temps !
Alexis Sgaros est Consultant Senior chez CSP-The art of training, certifié PMP par le Project Management Institute. Retrouvez ses articles sur Cultivez vos talents.fr !