Voici un sujet original et peu traité : la valeur du silence.
Mon expérience est que nous parlons souvent trop et trop vite.
Il semble toujours que les blancs doivent être comblés, que les silences sont des appels à la parole.
Pour obtenir une réponse difficile ou des éléments d’information supplémentaires, il est souvent plus efficace de se taire et de laisser son interlocuteur ressentir le besoin de remplir cet espace. Nous obtenons alors des informations et réponses qu’il n’aurait pas fournies sans cela. Cette technique du silence est bien connue des négociateurs et des vendeurs expérimentés.
Il existe aussi le silence qui n’engage pas sans pour autant approuver.
Celui-ci est certainement l’un des plus nocifs pour le chef de projet pressé qui considérerait trop vite que « qui ne dit mot consent ». Il découvrira rapidement qu’il vaut mieux sécuriser ce type d’accord, par exemple au travers du compte rendu de réunion qui décrira clairement les décisions prises et actions agréées. Enfin, il y a le silence de respiration et de réflexion que Samuel B. Bacharach a décrit sur son blog il y a déjà quelques années.
Le leadership implique l’action, le mouvement et, pour beaucoup, il implique le bruit.
Nous pensons souvent que le leadership est une force constamment en mouvement sans danger d’être surjouée et usée. Le leadership se définit comme une série d’actions, de mouvements et de manœuvres. Rarement nous concentrons nous sur la réflexion, l’attention et la contemplation qui sont cruciales au leadership. Les moments introspectifs du leadership sont des outils clefs dans le soutien du mouvement.
Entre les mots, entre les actions, entre les stratégies politiques, les leaders doivent créer le silence. Le silence qui permet aux idées d’être absorbées. Le silence qui permet aux émotions de se poser. Le silence qui tient compte du besoin de récupération et de guérison. Le silence qui permet aux personnes d’être assises sans menaces ni challenges.
Les leaders intelligents savent comment créer ces petits espaces tant pour eux que leurs collègues.
Le meilleur est que ce n’est pas difficile. Créer du silence exige simplement de s’éloigner des débats, des initiatives, des cours, des réunions, des ajustements et des plans. C’est une période emplie de conversations et d’interactions sans être absorbée par la pression des soucis et des problèmes. Au lieu de cela, ces conversations sont informelles et arrivent spontanément. Elles donnent aux gens la chance de se détendre, de réfléchir et de recharger leurs batteries.
Emily Dickinson a dit: « Saying nothing… sometimes says the most. »
Le silence peut être un outil puissant. Les leaders qui prennent le temps de créer des périodes calmes peuvent donner aux gens un sentiment de sérénité et de confiance. C’est un exercice de réflexion personnelle et organisationnelle qui inspire une action bien pensée. Les leaders qui peuvent apprécier la valeur du silence peuvent avancer et supporter le mouvement en prenant cette pause.
Cependant, le silence et un environnement calme peuvent avoir ses inconvénients.
Il y a toujours le danger qu’un répit organisationnel se métamorphose en une sieste prolongée. La réflexion et la contemplation constantes peuvent faire tourner en rond. Prendre du temps pour le silence peut mener à l’entropie. Le silence peut créer une période de réflexion, mais il peut aussi faire caler des organisations.
Prendre du temps pour créer le silence est crucial au leadership. Tandis que le leadership est à propos d’exécution, de réalisation de choses à faire et d’action, il exige du temps de pause et de réflexion. Il exige des conversations informelles et de l’espace pour créer des amitiés et des liens.
Ping : les articles les plus lus sur DantotsuPM en Mai 2016 | DantotsuPM.com