Souffrez-vous de la maladie du pouvoir, le syndrome d’hubris ?

Perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l’emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir !

Tels sont quelques-uns des symptômes d’une maladie mentale qui se développerait durant l’exercice du pouvoir. C’est le syndrome d’hubris.

Dans ses discours sur la condition des grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leur détention du pouvoir tenait avant tout du hasard : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. »

Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent.

Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu, mais les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ?

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Dans un article récent, j’ai lu que certains plaident pour l’instauration d’une nouvelle entité médicale qui concernerait les personnalités politiques dirigeantes. Celles-ci seraient « intoxiquées » par un étrange agent pathogènele pouvoir – les conduisant à manifester un narcissisme pathologique.

Dans son livre In Sickness and in Power (Dans la maladie et le pouvoir) paru en 2008, David Owen examinait le rôle de la maladie dans les prises de décision des chefs d’État durant les 100 précédentes années.

On se souvient aussi du livre de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick, Ces Malades qui nous gouvernent, paru en 1978, qui avait relancé le débat classique sur le secret médical chez les hommes de pouvoir, et ce bien avant la révélation du cancer de François Mitterrand.

Selon David Owen, les chefs d’État tiennent entre leurs mains le destin des peuples et, de ce fait, leurs décisions doivent se fonder sur un sens du jugement solide et réaliste. Mais il va plus loin, et propose tout à fait sérieusement au lecteur et à la communauté scientifique de considérer l’idée d’une nouvelle maladie dont seraient victimes certains dirigeants précisément du fait qu’ils détiennent le pouvoir.

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Mais tout ne serait pas si noir à propos d’hubris !

En fait, selon Steve Blank, sériel entrepreneur et professeur à Berkeley, hubris serait avec la passion, les deux plus puissants moteurs pour devenir de grands entrepreneurs.

Je réalise pleinement que la sorte de pouvoir que détienne les managers de projet est bien moins élevée. Mais ne risque-t-elle pas tout de même de faire tourner la tête de celles et ceux qui l’exercent ?

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous personnellement changé lors de projets que vous avez menés, pris la grosse tête, oublié les basiques du bon sens et de l’empathie ? Des témoignages ?

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