Bien maitriser la gestion des plannings et des risques, savoir utiliser aux mieux les méthodes d’analyse sont des compétences incontournables mais pas suffisantes pour les chefs de projet.
En effet, ces requis historiques sont en train de passer un peu au second plan par rapport à de nouvelles compétences, plus humaines, qui sont demandées avec insistance.
De fait, les transformations rapides et en profondeur qui se produisent au sein des entreprises exigent des chefs de projet une maîtrise des émotions et une capacité d’adaptation sans précédent.
Voyons quelques bonnes pratiques pour être prêt à relever ce nouveau défi.
Intelligence émotionnelle
Il faut commencer par comprendre et connaitre ses propres émotions pour ensuite essayer de les utiliser afin d’atteindre des objectifs concrets.
Il est clair que nous ne pouvons pas espérer contrôler nos ressentis si nous ne les comprenons même pas !
Débutons avec une technique simple pour prendre conscience de notre état d’esprit.
Réfléchir et donner un nom aux sentiments

Il est indispensable de nous accorder une très courte pause pour réfléchir à ce que nous ressentons. Ce simple fait permet d’éviter des réactions impulsives qui sont très souvent négatives et que l’on peut regretter par la suite.
Et si ensuite nous faisons l’effort de donner un nom à notre état d’esprit, nous pourrons par la suite le reconnaitre .
Une fois que nous avons appris à mieux contrôler nos émotions, nous passons à l’étape suivante.

Identifier les modèles récurrents
Donc, si nous prenons la bonne habitude de donner un nom à nos sentiments, par la suite et naturellement, nous ferons des rapprochements avec des moments déjà vécus.
Cela nous permettra de nous dire : « Quand telle situation se produit ma réaction habituelle est … »
Nous venons tout simplement de comprendre notre comportement face à une situation qui se répète parfois au quotidien.
Il ne nous reste plus qu’à décider comment nous voulons agir dans chaque situation.
Il faut comprendre la spirale dans laquelle on se trouve pour pouvoir en sortir.
Choisir la réaction adaptée
Dans le cas où nous voulons uniquement maitriser notre réaction lorsqu’il n’y a pas d’autres personnes impliquées, nous pouvons envisager des comportements types qui vont nous aider.
Comme par exemple :
Quand je reçois une mauvaise nouvelle si ma réaction habituelle est de me décourager, le comportement type envisagé est : « J’essaye de trouver les aspects positifs et de limiter au maximum les conséquences des points négatifs. »
Mais parfois la situation est plus complexe et des compétences additionnelles sont nécessaires… Voyons de quoi il s’agit sans plus attendre.
Compétences humaines
Les outils et la technologie ne suffisent pas! Pour que nos réactions soient réellement adaptées aux interlocuteurs dans une situation donnée, il faut nous y préparer.
Pour y parvenir il vaut mieux travailler certaines compétences humaines, souvent connues comme soft skills, parfois difficiles à trouver chez un chef de projet et pourtant si recherchées.
Elles nous permettent aussi de nous préparer à de nouveaux défis dans votre vie professionnelle, comme par exemple aspirer à diriger un PMO (Project Management Office).
J’en ai choisi trois pour vous, les plus utiles à mon sens.
#1 – Leadership
Un vrai leader est l’interlocuteur privilégié, celui que tout le monde écoute et suit. Mais pour exercer réellement ce rôle si envié il faut travailler certaines attitudes.
Expliquer au lieu d’ordonner
Si on veut que quelqu’un suive nos thèses il faut d’abord qu’il les comprenne. Soyez clair et direct dans vos explications, prenez le temps de vous assurer que votre interlocuteur a vraiment compris votre message.
Démontrer par l’exemple

Nous ne sommes pas crédible si nos agissements ne sont pas cohérents avec nos propos. Vous constaterez que si vous êtes conséquent avec vous-même et que vous le prouvez, votre équipe comprendra mieux votre message et vous écoutera.
Être positif
Même si on n’a pas la solution, il faut avoir une attitude confiante. Les autres vous regardent, essayez de voir le côté positif des choses et de le montrer à vos interlocuteurs. Cela permet de créer une dynamique constructive, nécessaire pour établir une relation de confiance avec les autres.
#2 – Communication
Communiquez en permanence : Des messages courts, ciblés et centrés sur l’essentiel.
Pour cela, réfléchissez bien sur le contenu, décidez très clairement l’information que vous voulez passer : Puis, centrez-vous sur celle-ci.

Mais, en l’occurrence, l’information doit parfois être plus détaillée et structurée. Au début d’un projet, par exemple, les acteurs veulent tout savoir pour être guidés dans la nouvelle aventure qui commence.
Et là, il faut être très habile: Il s’agit de rentrer dans les détails sans s’y perdre.
Voici une façon très efficace d’y parvenir : Au préalable, réfléchissez, écrivez tout ce que vous avez à dire sur le sujet, sans limites. Ensuite relisez-vous et ne soulignez que ce qui peut le plus intéresser vos interlocuteurs. C’est à partir de cette base qu’il faudra communiquer !
#3 – Motivation
Il faut nous motiver nous-mêmes avant tout !
Concentrez-vous sur vos objectifs
Prenez le temps d’énumérer et de visualiser les étapes à suivre pour les atteindre. Imaginez-vous en train de tout réussir exactement tel que vous l’avez planifié. Pensez positif le plus souvent possible car cela vous maintient actif et motivé.
Et maintenant transmettez la motivation autour de vous
Il faut d’abord savoir reconnaitre les points forts de vos interlocuteurs. Ensuite il ne vous reste qu’à les mettre en valeur, sans oublier d’encourager en permanence, pour motiver durablement les autres !
À retenir
Le côté humain des chefs de projet est de plus en plus mis en valeur. En effet la nature et la complexité des projets exigent de nouvelles compétences. Un nouveau défi voit le jour pour les project managers qui doivent se pencher sur la gestion des émotions et de leurs propres réactions.
Un univers bien loin des aspects techniques mais tout autant passionnant, qui peut être maitrisé, on a pu le voir, en appliquant de bonnes pratiques et en travaillant sur certaines compétences.

Jean-Louis ROGÉ est Ingénieur informatique et Directeur des services d’informations (DSI). Il a été PCO (contrôleur de projet), responsable de la planification, de la mise à jour et du contrôle de projets pendant plus de 20 ans dans différents secteurs d’activités tels que les télécoms, la grande distribution et le service public. Il partage ses expériences et conseils sur son blog : http://www.comment-reussir-mon-projet.com/
Et vous pouvez également le suivre sur Twitter : https://twitter.com/ReussirProjet