On se souvient toujours mieux des premiers items d’une liste.
Les articles qui se trouvent au début de la liste sont plus facilement mémorisés et retiennent davantage l’attention que ceux qui se trouvent plus loin, perdus dans la masse.
Ceux en fin de liste peuvent également ressortir mais à un moindre niveau que la tête de liste.
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Comment pouvez-vous prévenir ce biais ?
Le prévenir semble difficile mais pour en atténuer l’impact potentiellement négatif, assurez-vous de toujours mettre dans les premiers points vos sujets les plus importants : Risques, besoins, résultats atteints…
À garder à l’esprit dans vos projets :
Points de blocage / Show stoppers : En premier, ceux que vous voulez que votre audience considère et si possible vous aide à dynamiter
Dans le business case, classez les bénéfices et les coûts par ordre d’importance
Revues de risques : du plus au moins critique
Attention !
Prenez aussi conscience de ce biais naturel lors de premières rencontres avec de nouvelles personnes. Les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes.
Par exemple, une personne qui arrive en retard à une première importante réunion de projet peu vous sembler : peu fiable, ne prenant pas le projet au sérieux, ou même incompétente (en particulier si c’est le manager de projet qui tarde à se montrer)… Alors qu’il se peut que son retard survienne justement parce qu’elle travaillait sur un sujet brûlant qui est complètement dans le périmètre du projet et de ses attributions.
Ce biais peut-il vous être utile ?
La priorisation des sujets est un formidable outil de communication voire une arme politique pour vous assurer que les items les plus importants pour votre projet ne passeront pas inaperçus.
Cela ne signifie pas qu’il serait judicieux de votre part de planquer des sujets embarrassants dont vous préfèreriez que l’on ne se souvienne pas en milieu de liste.
Les managers avisés auront tôt fait de vous rappeler à l’ordre si votre priorisation leur parait subjective ou aléatoire.
Donc, j’aurais tendance à dire que ce biais cognitif est très utile à connaître et mérite notre pleine attention.
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Nous avons tendance à compter trop lourdement sur le premier renseignement que l’on nous a présenté (« l’ancre ») pour prendre nos décisions suivantes.
Il est fréquent que les ajustements que nous faisons par la suite partent en fait de ce point d’ancrage et restent largement insuffisants.
Par exemple, disons que les prestataires de services informatiques réussissent à enraciner dans les esprits l’information selon laquelle le coût de l’homme jour pour un développeur informatique est de €500. Les négociations des acheteurs, même conséquentes, peuvent le ramener à 450€ ou €400. Mais est-ce la vraie valeur ? Le travail produit par cet homme jour sur votre projet vaut-il €400-€450 ou bien tout au plus €300 ? La différence est appréciable et peut permettre à votre projet de rester viable ou pas. Mais si votre esprit est ancré sur cette valeur de €500, vous n’oserez peut-être pas demander une réduction de 40% par rapport à cette base erronée de calcul. Vous ne proposerez peut-être même pas votre projet car le business case construit avec cette valeur ne tient pas la route.
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Ce biais est absolument critique dans le management de projet !
La première date prévisionnelle que vous donnez, les premiers chiffres avancés (ressources, efforts, bénéfices attendus…) seront mémorisés à jamais, i.e. pour TOUJOURS. Ce seront des ancres dont il vous sera très difficile de vous défaire.
Attention, ne pensez pas que les conditions autour du chiffre importent, ce n’est pas le cas !
Quelles que soient les précautions que vous avez prises pour préciser cette première donnée ou estimation :
l’approximation de l’évaluation (à + ou – 30% par exemple)
les conditions préalables pour que l’estimation tienne :
les ressources seront à bord le 1er du mois prochain ;
nous auront telle personne assignée à temps plein sur le projet ;
la décision de lancer le projet sera prise dans la semaine ;
les matériels et locaux seront alloués avant le…
Rien de tout cela ne changera le fait que cette première donnée chiffrée ou date sera mémorisée et tenue comme certaine.
De plus, vous avez la pression en tant que manager de projet pour donner ces informations aussi tôt que possible (sinon avant). En particulier dans les projets pour lesquels le Time To Market est critique car il FAUT impérativement arriver sur le marché avant la compétition vous martèle-t-on.
L’effet « kiss cool » est qu’une date annoncée un peu rapidement ou sans avoir eu le temps d’approfondir suffisamment risque fort d’entraîner des déviances. On vous dira « soyez Agile », livrez progressivement mais rapidement de la valeur… Ceci risque d’entrainer un lotissement de livrables aux fonctionnalités très limitées voire trop limitées pour apporter une réelle valeur. Ou bien, la solution reposera sur tant de processus manuels que sa rentabilité s’effondrera complètement.
Ce biais peut-il cependant vous être utile ?
Quand vous annoncez au départ une date de livraison lointaine, un budget conséquent, des besoins en ressources importants, vous craignez que votre projet ne passe pas la première barrière et ne soit pas lancé. Et vous avez probablement raison !
Mais, si vos estimations (certes élevées) sont basées sur des faits et prennent bien en compte les incertitudes, ne vaut-il pas mieux que le projet ne soit pas lancé si vous n’aurez jamais les moyens de le mener à bien ?
Il ne s’agit pas d’annoncer un prix élevé pour jeter une ancre et le barrer ensuite plusieurs fois pour le réduire drastiquement et sans réelle justification. Vous n’êtes pas un expérimenté marchand de tapis dans un souk qui sait baser le prix de sa solution par rapport à la valeur perçue par ses clients) ni un expert du marketing (qui sait baser le prix de sa solution par rapport à la valeur perçue par ses clients), vous êtes un manager de projet qui fait son travail et estime donc correctement son projet.
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Un biais cognitif est un motif ou système psychologique, cause de déviation du jugement.
Le terme biais fait référence à une déviation systématique par rapport à une pensée considérée comme correcte.
Nous ne voyons pas toujours de choses comme elles le sont vraiment, ni nous rappelons les choses comme elles l’étaient réellement. En conséquence, nous créons notre propre réalité subjective qui affecte notre jugement. Les biais cognitifs ne sont généralement pas conscients.
Les biais cognitifs sont donc des erreurs systématiques dans notre processus de pensée qui affectent les processus décisionnels de tous les êtres humains.
En tant que managers de projets, nous devrions au minimum savoir identifier et si possible tirer profit de ces biais pour mieux réussir nos projets et créer de meilleurs livrables.
Sans pour autant devenir machiavéliques ni mal intentionnés, nous pouvons y trouver des opportunités de :
Prouver que notre projet est bon
Démontrer aux utilisateurs qu’ils peuvent faire confiance aux livrables du projet
Améliorer les taux d’adoption des changements apportés par le projet
Augmenter le niveau d’engagement de l’équipe projet étendue à toutes les parties prenantes
Et en conséquence, améliorer les chances de réussite
Il existe plus d’une centaine de biais cognitifs différents. Certains que nous devons éviter, d’autres qui ne demandent qu’à nous servir…
Je me propose de couvrir dans des billets séparés les biais qui me paraissent les plus pertinents dans le domaine du management de projets et qui sont bien sûr utiles à connaitre pour tout un chacun. J’aimerais y décrire le biais, indiquer comment nous pouvons le repérer, ses impacts potentiels et aussi et surtout comment le prévenir ou l’utiliser selon les situations.
Nous avons tendance à penser que nous ne sommes pas si superficiels, que le contenu compte plus que l’emballage, et pourtant, la façon dont l’information est présentée a un grand impact sur notre manière de penser et décider. Hors, dans le management en général et encore plus dans le management de projet, la pression sur les délais, les coûts et les contenus implique de nombreuses interactions et décisions souvent rapides.
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Voici donc un premier biais pour entrer dans le concret : Le bais rétrospectif
Le cygne noir fut découvert en 1698 en Australie. Avant cela le cygne noir était une expression du langage courant désignant une chose impossible. Rétrospectivement, il aurait possible d’imaginer qu’un cygne noir puisse exister quelque part mais l’idée ne venait même pas à l’esprit…
Après l’annonce d’événements surprenants, comme la crise financière de 2007, l’affaire DSK en 2009, Snowden en 2013 ou plus loin la bulle internet de 2000, nombreux sont ceux qui ont dit :
« Je le savais depuis le début… …je vous l’avais bien dit ! »
Voici une affirmation bien péremptoire et qu’il est toujours plus facile de prononcer à postériori. Par contre, ce n’est jamais une bonne réponse ni attitude pour le/la manager de projet car il/elle lui incombe précisément d’identifier et de manager tous les risques sur le projet, quitte à jouer les oiseaux de mauvais augure quand cela est nécessaire.
Comment pouvez-vous prévenir ce biais ?
Petit truc: Posez ouvertement la question lors des séances de remue-méninges sur les risques et dans les réunions de projet : « Qu’est-ce qui pourrait nous faire échouer? ».
Ceci libère la parole et peut vous permettre de découvrir :
Des raisons encore inconnues pour lesquelles votre projet pourrait rencontrer des difficultés
Des intérêts personnels et les agendas cachés de certains
Des concurrents tels que d’autres projets qui risqueraient de venir cannibaliser vos ressources
Des parties prenantes non encore identifiées qui pourraient avoir un impact
Des surcharges de travail chez certains membres de l’équipe
De fausses bonnes idées de projet
Des coûts sous-estimés, des dates irréalistes, des bénéfices inatteignables…
Attention aux « dead fish projects » !
Vous pourriez aussi vous trouver assigner un projet « dead fish » ! Ce projet est de toute évidence voué à l’échec. Tout le monde s’en rend parfaitement compte car il sent vraiment mauvais mais personne n’ose le dire car le sponsor du projet est surpuissant… Il vaut mieux pour vous le découvrir au plus vite !
Voilà, après ce premier biais cognitif, n’hésitez pas à me dire si une série sur ce thème vous intéressera (ou pas).
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