Zen et l’art du management de projet — Porté par la sagesse de Siddhartha par Lino Lazo

Siddhartha : Un livre à la fois amusant et fascinant !

Ce roman m’a inspiré une réflexion : Comment une sagesse ancienne peut-elle encore éclairer la gestion des projets modernes ?

Siddhartha disait :
« Je peux penser. Je peux attendre. Je peux jeûner. »Hermann Hesse, Siddhartha

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À première vue, ces mots ressemblent à une simple philosophie de vie. Et pourtant, ils révèlent des principes profonds que tout chef de projet devrait cultiver.

La capacité à penser stratégiquement, s’adapter rapidement, résister à la pression, et faire preuve de patience fait toute la différence entre un PM débordé et un leader efficace.

Mes débuts en tant que chef de projet

Je me souviens encore de mes premiers pas en gestion de projet. J’avais reçu une formation de base, mais j’ai été plongé dans le chaos. L’entreprise qui m’avait embauché m’avait donné très peu de repères. J’essayais de « planifier », mais j’oubliais des éléments cruciaux : La communication et l’évaluation des risques.

Je réagissais au lieu d’anticiper. Je gérais des urgences au lieu de piloter.
Puis un jour, en appliquant enfin les vraies méthodes de management de projet sur le terrain, j’ai eu une révélation – une sensation proche de celle de Siddhartha au bord du fleuve. Tout est devenu clair. La structure a remplacé le flou. J’ai vu le chemin.

Le parcours de Siddhartha et celui d’un PM

Comme Siddhartha, qui cherche la sagesse à travers différentes expériences avant de trouver la paix intérieure, un chef de projet apprend en vivant le désordre, l’adaptation, l’équilibre.

Explorons ensemble ces trois principes – Penser, Jeûner, Attendre – et leur résonance dans notre métier.

1. Penser : Le superpouvoir du PM.

Penser est une compétence sous-estimée dans un monde obsédé par la vitesse.
Tout le monde veut des décisions immédiates. Mais un bon PM sait que la réflexion stratégique est la base de l’exécution efficace.

Un chef de projet avisé ne suit pas les ordres aveuglément.

  • Il pose les bonnes questions, même quand elles dérangent.
  • Il évalue les risques avant qu’ils ne se transforment en crises.
  • Il décortique un appel d’offres de 30 pages avant d’accepter un délai irréaliste.

Siddhartha n’a pas atteint l’éveil en un jour. Il a questionné, expérimenté, réfléchi.

De même, les bons PM prennent le temps de réfléchir, planifier, clarifier avant d’agir.

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle nous le rappelle : elle a longtemps progressé sans véritable « réflexion ». Ce n’est qu’avec l’émergence de modèles comme DeepSeek-VL (S1) ou GPT-4 Turbo, capables de raisonner étape par étape, que l’IA a franchi un cap.

Il en va de même pour nous, chefs de projet : Sans réflexion, on avance mécaniquement. C’est la pensée structurée qui permet les vraies avancées.

2. Jeûner : La résilience plutôt que la vitesse.

Ne vous inquiétez pas, je ne recommande pas aux PM de jeûner (même si sauter le déjeuner arrive parfois).

Ici, jeûner, c’est résister. C’est garder sa clarté en période de turbulence.

Un PM doit savoir :

  • Travailler avec un budget serré sans perdre en qualité.
  • Garder son calme même quand plusieurs équipes sont en retard.
  • Gérer un revirement stratégique sans paniquer.

Un client d’un grand cabinet d’avocats new-yorkais m’a un jour dit que la gestion de projet était un « métier ingrat ».

Après un projet réseau à Paris livré avec succès – tout en gérant des risques imprévus – il m’a remercié sincèrement. Et il avait raison : Bien souvent, le PM tient l’ensemble à bout de bras pendant que d’autres s’en vont récolter les lauriers…
Et quand ça dérape ? C’est nous qu’on appelle d’abord.

Siddhartha connaissait cette endurance. Il a traversé la pauvreté, la richesse, la désillusion… avant de trouver l’équilibre.

Un bon PM, lui aussi, s’adapte avec calme plutôt que de courir partout.

3. Attendre : Maîtriser le bon moment.

La patience, ce n’est pas l’inaction. C’est savoir quand agir, et quand attendre.
Dans notre métier, tout est question de timing et de synchronisation.

Un PM expérimenté comprend que :
🔹 Certaines tâches prennent du temps — on ne peut pas presser la qualité.
🔹 Un blocage peut semer le chaos si on avance sans coordination.
🔹 On ne micromanage pas : on fait confiance à l’équipe.

Pensez aux projets globaux : développeurs en Inde, client à New York, designers à Paris.

Rien ne se passe en même temps, et c’est très bien ainsi.

Siddhartha maîtrisait l’art d’attendre. Un bon PM aussi. Il ne devient pas un maniaque du Trello, mais un guide calme et aligné avec le rythme du projet.

Conclusion : Le « Zen » du management de projet

La gestion de projet, ce n’est pas juste des tableaux Excel ou des KPI.
C’est aussi de la psychologie humaine, de la gestion de crise, de la capacité d’adaptation.

La sagesse de Siddhartha n’est pas juste spirituelle.
C’est une philosophie d’action pour gérer des projets sans devenir fou.

Donc, la prochaine fois que votre projet est :

  • Hors budget,
  • En retard,
  • Et que votre équipe décroche…

Pensez. Jeûnez. Attendez.

Et si ça ne suffit pas ?

  • Trouvez un arbre. Asseyez-vous. Laissez les problèmes se résoudre.
    (…Ou au moins, prenez un café.)
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Siddhartha aurait-il été un bon chef de projet ?

| Pensée stratégique | Résilience sous pression | Patience dans l’exécution |

Aurait-il survécu à la vie d’entreprise ? Probablement pas.
Aurait-il été un PM exceptionnel ? Sans doute.
Mais soyons réalistes : Il aurait sûrement quitté son poste après trop de réunions… pour méditer.

Et vous ? Quel est votre mantra de survie en gestion de projet ?

Mon propre moment d’illumination en tant que PM

Avec le recul, je comprends que peu importe la théorie apprise, c’est sur le terrain que tout s’est éclairé.

Face aux défis, en communiquant mieux, en reliant la méthode à l’expérience réelle, j’ai commencé à appliquer la gestion de projet avec confiance et clarté.

Mais comme Siddhartha, l’apprentissage ne s’arrête jamais.
Chaque projet est une nouvelle leçon.
On évolue, on s’adapte, on s’améliore – encore et encore.


Lino Lazo Silva

Lino Lazo

Lino Lazo Silva est un ingénieur polytechnicien et chef de projet senior quadrilingue (français, anglais, espagnol, russe), certifié PRINCE2, avec une solide expérience PMP/PMI. Fort de plus de 20 ans d’expérience internationale, il a mené des projets d’infrastructure IT pour des organisations telles que les Nations Unies, Eutelsat, Hoist Group et Computacenter.
Chez IT Concierge, il accompagne des entreprises françaises et internationales ne disposant pas d’équipes techniques locales dans leurs projets, déploiements IT, réseau, et audiovisuels..
Grâce à son approche structurée et à son parcours multiculturel, Lino pilote des projets divers, encadre des équipes et forme les intervenants. Il intervient aussi en tant que consultant auprès de start-ups.
Par ailleurs, il a suivi une formation en Social Entrepreneurship à Oxford et nourrit une passion pour la philosophie. Il maintient une curiosité intellectuelle constante, en parallèle de sa passion pour la gestion de projets.

En répondant aux besoins informatiques concrets d’entreprises étrangères opérant en France, mais aussi d’entreprises françaises sans équipe technique en interne, Lino a progressivement façonné une approche diffèrent : le concept d’“IT Concierge”. (Conciergerie informatique)

Plus qu’un simple prestataire, il s’agit d’un relais de confiance, agile, multilingue et ancré sur le terrain, capable de comprendre et de traiter des demandes non standards, en traduisant les enjeux à distance en actions locales. Ce modèle, né de l’expérience et structuré autour de la proximité, de la réactivité et de l’intelligence opérationnelle, est aujourd’hui au cœur de son entreprise, IT Concierge SAS.

 

Une réflexion sur “Zen et l’art du management de projet — Porté par la sagesse de Siddhartha par Lino Lazo

  1. Avatar de Inconnu Anonyme

    Exelent article Lino !

    Merci pour ce partage inspirant 🙏

    Je me reconnais complètement dans ce que tu décris. Rien ne vaut l’expérience du terrain pour vraiment connecter la théorie à la réalité.

    Cette idée d’évolution continue, projet après projet, résonne beaucoup avec ma propre expérience aussi.

    Bravo pour ce cheminement, et oui, comme Siddhartha, on reste toujours en apprentissage !

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