Obedience and the GPS selon Seth Godin
Mon Garmin m’avait donné un parcours vers l’aéroport, mais j’avais le pressentiment qu’il se trompait. Donc j’ai suivi mon idée.
Comme je tournais à gauche au lieu d’à droite, j’ai entendu sa voix me malmener, me prier d’aller à droite.
Et je l’avoue, je me suis senti misérable. Je désobéissais. Je ne suivais pas les instructions.
Si nous en sommes rendus au point où nous sommes inconfortables à désobéir à un écran tactile de 12cm sur 10, alors nous savons que nous avons subi un lavage de cerveau. Il est en réalité bon (dans les faits, très probablement productif) d’identifier les Garmins, les chefs et les influenceurs dans votre vie et de les ignorer tout autant que vous voulez.
expérience personnelle
Vous est-il arrivé de suivre aveuglément une directive de votre management ?
La réponse est très probablement positive. Cela semble parfois nécessaire quand l’ordre répond à des impératifs légaux ou des contraintes business, ou bien s’il répercute les connaissances acquises et même s’il va à l’encontre de votre intuition personnelle. Cependant, un tel bandeau aveuglant d’obéissance inconditionnelle doit peut-être tomber quand l’ordre est en conflit avec vos convictions profondes.
J’en ai fait la douloureuse expérience il y a déjà de nombreuses années. Un proche collègue avait commis tellement d’erreurs de communication et d’attitude envers ses sponsors, son management et ses pairs, que la direction a jugé impossible de le maintenir dans son poste.
J’ai été convoqué par le directeur de département avant que l’intéressé ne soit informé des changements à venir. Sans me donner l’objet de l’entretien, on a commencé par me demander de m’engager à ne pas divulguer la suite de la discussion. Ce que j’ai accepté. Puis, on m’a exposé le point de vue de la direction sur la situation. On ne m’a pas donné l’opportunité de défendre cette personne qui, comme indiqué précédemment était un proche collègue. Le directeur m’a seulement demandé d’identifier le meilleur remplaçant possible et a réitéré l’ordre de garder le silence sur la situation.
Peu de temps après, la personne eut un entretien avec la direction qui lui exposa son point de vue. Bien sûr, il devint rapidement évident que je ne pouvais pas ne pas être au courant. Le remplaçant que j’avais proposé remplit d’ailleurs la fonction avec succès. Mais… que serait-il advenu si, bien qu’ayant donné ma parole, je m’étais parjuré et avais prévenu la personne ? Ou encore dit qu’aucun confrère à mon avis ne pouvait tenir le job ? Mon éthique personnelle en aurait souffert mais j’aurais certainement été moins affecté que ce ne fut le cas et, surtout, la personne impliquée aurait eu plus de temps pour se préparer à l’entretien difficile quel qu’en soit le résultat.
Depuis, quand on me demande de m’engager à tenir le silence et avant de répondre, je pose quelques questions préliminaires pour éviter ce conflit entre mes convictions et mes actes qui débouche toujours sur du stress et un fort malaise intérieur.
Pour reprendre l’analogie proposée par Seth, il faut parfois savoir suivre son propre sens de l’orientation, son compas intérieur, plutôt que les directives d’un GPS (ou d’un supérieur).
